Blow-Up – Tu n’as rien vu au Maryon Park

Blow-Up – Tu n’as rien vu au Maryon Park

Il est difficile de saisir aujourd’hui l’impact qu’a eu Blow-Up lors de sa sortie en salle. Récipiendaire du Grand prix à Cannes en 1967 (aujourd’hui la Palme d’or), le chef-d’œuvre d’Antonioni, du moins son film le plus célèbre, apparaît peut-être guindé par sa consécration à titre de parangon du cinéma moderne. Froid, opaque, voire incompréhensible : que reste-t-il, plus de cinquante ans plus tard, de cet objet qui aurait révolutionné l’art cinématographique? N’est-il bon qu’à jeter en pâture aux historiens et théoriciens du cinéma ou peut-il encore nous révéler une part de nous-même, tout en nous émerveillant?

Réflexion au sujet du médium photographique (et par extension sur celui cinématographique) et du processus de création, Blow-Up saisit approximativement 24 heures dans la vie d’un photographe de mode, Thomas (David Hemmings). Jeune et nonchalant, aisé de fortune, il traite ses modèles et ses assistants avec mépris. Un après-midi, alors qu’il prend des clichés dans un parc, il tombe sur un couple qui se rencontre en secret. Plus tard dans son studio, en observant les agrandissements des photos qu’il a prises d’eux, il découvre un deuxième homme, dissimulé, tenant un pistolet. Grâce aux photos, Thomas a reconstruit, du moins le croit-il, la scène du crime. Mais ces clichés sont-ils fiables?

Sous les couverts du thriller ou de l’enquête policière, mais en distendant leurs codes narratifs et formels, Antonioni questionne une certaine façon « classique » de concevoir le cinéma, en refusant de donner une explication satisfaisante quant à la supposée découverte de Thomas. Derrière la caméra, Antonioni est suspicieux et rejette l’œil documentaire, celui journalistique qui relaterait de manière empirique. Le cinéma peut tromper, décevoir même, mais il suffit de croire en son pouvoir afin qu’il révèle au public un éventail infini de possibilités.

Et si, au terme de votre visionnement, vous n’avez toujours rien compris, il y aura eu, au moins, cette mise en scène maîtrisée d’Antonioni, cette direction photo élégante de Carlo Di Palma (Le désert rouge, Hannah et ses sœurs), cette trame sonore signée Herbie Hancock et cette fabuleuse distribution, avec en tête David Hemmings et Vanessa Redgrave.

Antitube présente Blow-Up dans le cadre d’un cycle de trois films ayant pour décor Londres le vendredi 2 novembre à 19h30 à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Vous pouvez vous procurer un billet pour l’événement en ligne.

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