La réputation de la cinéaste Anne-Marie Bouchard n’est plus à faire. Œuvrant dans le milieu du cinéma expérimental à Québec depuis bientôt 20 ans, ses courts métrages ont fait le tour du monde. Son dernier film, Atomes en quête d’immatérialité, qui consiste en la captation de points quantiques au microscope, sera de la prochaine édition du festival en ligne Pleins Écrans. Vous pourrez donc le voir gratuitement sur Facebook le 14 décembre prochain.

Ton premier souvenir de cinéma?

E.T., l’extra-terrestre au Cinéma Charest dans la grande salle, remplie à craquer, avec des petites lumières pour nous guider le long de l’allée, dans la pénombre. C’était bien impressionnant!

Une actrice ou un acteur avec qui tu aimerais travailler?

Érika Gagnon – j’aime son intensité et sa voix!

Un classique du cinéma que tu aimerais refaire?

Hiroshima, mon amour. Ou encore Synchromie de Norman McLaren, ou Le merle, toujours de McLaren.

Nomme : 

a. Un documentaire

Tu as crié : Let Me Go d’Anne-Claire Poirier.

Je suis sans mot devant ce film poignant, je l’ai vu ça fait une éternité, pourtant il me reste des images, ce cri du coeur, ce bouleversement.

b. Un film québécois

En voici deux, merci Antitube! Les arts de la parole d’Olivier Godin, parce que c’est le genre de cinéma que j’aimerais savoir faire, poétique avec des personnages surréels. La vie rêvée de Mireille Dansereau, parce que c’est un film méconnu que j’ai adoré découvrir. Mais il y en a plein, c’est dur de choisir. Ceux-là sont juste ceux qui sont restés avec moi plus longtemps que d’autres. Le premier film québécois que j’ai vu au cinéma, c’est Maria Chapdelaine de Gilles Carle avec Carole Laure. Je m’en souviens plus trop du film, juste de Carole Laure et de la forêt, puis qu’on ait fait le tour du Lac St-Jean en famille après, en passant par Péribonka.

Aussi Avant les rues de Chloé Leriche. J’ai aimé le traitement visuel, les voix, j’aime les films avec de la lumière et du mouvement.

J’avoue que je suis fan de Charlotte Laurier, principalement de 2 secondes et puis des Bons débarras, pour diverses raisons. Les bons débarras parce que c’est cru, intense, doux-amer et 2 secondes parce que c’est une relation magnifique avec le dépassement, la vitesse, le corps.

c. Un film que tu veux voir ou revoir sur grand écran

The Saddest Music in the World de Guy Maddin, les films de Pierre Hébert : La plante humaine, Chants et danses du monde inanimé – Le métro, Autour de la perception, La lettre d’amour.

d. Un film que tu aimerais faire découvrir au public

Second Star de Scott Fitzpatrick. Une performance cinématographique à deux projecteurs 16mm, dans laquelle il mixe des pistes audio optiques à partir d’un projecteur 16mm, lequel montre les ondes ou formes qui génèrent les sons, et l’autre projecteur présente une boucle qui « danse » au son de la musique.

Casualties of Modernity de Kent Monkman et ses courts métrages ironiques, identitaires, drôles et en même temps mordants.

Et le film de Martine Chartrand, MacPherson, c’est trop beau! Une chanson de Félix Leclerc animée image par image à la peinture sur verre. Ça doit être magnifique sur grand écran, aussi!

e. Un plaisir coupable

Close Encounters of the Third Kind. La scène des patates pilées, la scène où les enfants crient pendant que les parents tentent de se parler, toute la progression de l’obsession de Roy, le personnage de Dreyfuss, et puis la musique comme mode de communication, et puis Truffaut… bref, culte.

Burn After Reading et les frères Coen en général, pour Fargo, Oh Brother, Where Art Thou?, Raising Arizona… J’aime le décalage humoristique de Wes Anderson et les délicieuses animations de Tim Burton (La mariée cadavérique et The Nightmare Before Christmas). J’aime quand c’est délirant, absurde et plein de musique.